Voyager me fait grandir.

Publié le par Kairos

Ostéopathe, spécialisé en restauration somato-psychique, je m’intéresse depuis longtemps aux messages de l’inconscient. Mon expérience de thérapeute me confronte au quotidien avec la nécessité d’aller puiser, dans l’inconscient de la personne, les outils indispensables pour mettre en place le processus d’auto-guérison recherché. Cette vocation, je le comprends maintenant, trouve sa source dans mon vécu d’expériences extraordinaires qui se sont déroulées, alors que, jeune voyageur solitaire, il m’arrivait de rester bouche bée devant un paysage exotique, un marcher d’Asie du sud-est, le visage d’un enfant dans le désert, la puissance spirituelle d’un monument antique.

Cet instant magique, je l’ai analysé depuis le temps, n’est autre qu’une puissante prise de conscience, une émotion intense issue de la vibration, de la résonnance au fond de moi des images, des ressentis de ces situations.

Seul, loin de chez moi et de mes habitudes, ma cuirasse s’allège, mes défenses se relâchent, je suis plus réceptif à ma capacité d’être en harmonie avec mon environnement.

Me retrouver dans un environnement inconnu, différent fait résonner en moi des zones, méandres, caractères, que je ne sollicite pas habituellement. Auxquels je ne suis au contact que dans mes rêves.

Mon inconscient est nourri depuis le début de ma construction par les empruntes des émotions vécues. Le voyage est le moyen idéal pour faire revivre ces émotions enfouies, par résonnance, similitude.

Voyager c’est ouvrir les portes de son inconscient, les fenêtres de son cœur, simplement par l’envie de revivre ces émotions. Notre histoire personnelle est peuplée d’émotions déçues, de grandes joies suivies de grandes peines, de plaisirs intenses disqualifiés, par notre environnement, notre éducation, les personnes de notre entourage. Oser faire revivre ces émotions, ces joies, ces plaisirs, c’est ce qui m’arrive lorsque je vis ces « instants magiques », cette conscience de moi-même, en étant le témoin de la majesté du monde. Ces moments sont la preuve que je suis vivant comme lorsque je me vois dans le regard de mes enfants.

La beauté de la nature sauvage résonne avec le beau et l’élégance de l’homme. La puissance d’une réalisation antique monumentale, ou d’une œuvre d’art donne des repères à nos quêtes spirituelles.

La radicalité des montagnes rocheuses fait vibrer la puissance qu’il y a en nous. L’énergie tellurique qui émane du Nil affirme la présence du divin dans chaque être humain.

L’échange avec un humain différent au bout du monde donne du sens à notre capacité d’empathie.

Le voyage me fait grandir

Ainsi le voyage devient une thérapie, même si le mot est un peu fort. Il enrichit notre inconscient des expériences qui seront stockées, prêtes à servir, dans notre quotidien pour dénouer les conséquences néfastes des épreuves que la vie nous confronte chaque jour. Bien sûr il nous faut apprendre à se servir de ces outils. Pour cela il est nécessaire de mettre en place, utiliser pendant le voyage des attitudes, comportements, »techniques » de connaissance de soi, développement personnel, prise de conscience qui permettrons d’enregistrer, classer, optimiser, profiter, valoriser, qualifier, les émotions, joie, plaisirs, que nous utiliserons à notre retour. Il s’agit de voyager différemment.

 

Philippe Babielle

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M
A la lecture de ce projet, une émotion profondément enfouie en moi a ressurgie ; comme une évidence. Car il s’agit là d’un sentiment qui m’est familier, difficilement définissable et que souvent, j’ai eu du mal à partager, à exprimer… Ou pour lequel je crains de n’être comprise tant ce sentiment est fort, presque violent, qu’il remue tout mon être et ouvre mon âme.<br /> <br /> Comment explique cela alors ? <br /> Je m’y essaie :<br /> En voyage, à la rencontre de nouveaux paysages, de nouveaux monuments, de nouvelles civilisations, mon cœur s’ouvre à ces découvertes et les dévore.<br /> Aussi, il m’est arrivée d’être ébahie, subjuguée sous le dôme de la Basilique Saint-Marc à Venise et de cette œuvre éblouissante qui le recouvre ; émue devant un coucher de soleil sur l’Arno, les chemins pavés d’Assise, la Piazza del Campo à Sienne, l’Alhambra de Grenade, la grâce de Budapest et de Prague, le Parthénon d’Athènes, le Liban avec la cité antique de Baalbek et le port de Byblos… Derrière toutes ces œuvres créées par l’homme, sentir le poids de l’histoire, le passage de civilisations lointaines, la vie de tous ces êtres qui nous ont précédés.<br /> <br /> Autres observations mais mêmes sentiments bouleversants : la contemplation de paysages vierges.<br /> La mer déchaînée sur les côtes sauvages Bretonnes, les bleus éclatants de la Grèce, la forêt de séquoias en Californie, certains dépassant 80 mètres de hauteur et 2000 ans d’âge…, l’immensité vertigineuse du Grand Canyon, l’ascension de la Soufrière en Guadeloupe, le paysage lunaire de Death Valley et même l’étrange douceur des étangs solognaux perdus dans la forêt…<br /> Les mangroves, les plaines, les falaises, les cascades, les gorges, les montagnes que j’ai traversés, en voyage, libérée de mes préoccupations quotidiennes, m’ont alimenté, ont élevés mon âme dans la contemplation en m’apportant un état de grâce que je ne connais qu’à ces moments.<br /> <br /> Pris dans mes tracasseries habituelles, mes rituels conscients ou non, mes cadres de références, tout ce qui, somme toute, m’enferme dans mon petit cocon plus ou moins douillet mais qui au moins à le mérite de m’être familier, m’empêche de m’ouvrir pleinement au monde.<br /> <br /> Sorti de mon contexte, mes sens sont capables de se révéler comme jamais. Comme une sensation de pouvoir « déployer mes ailes », pouvoir m’ouvrir et recevoir, pouvoir interroger et comprendre, pouvoir me sentir en pleine conscience, habitante de cette planète, actrice participant à son existence, partie d’un puzzle universel, concernée, responsable. <br /> <br /> C’est pourquoi ce projet de voyage intérieur me touche profondément. Pouvoir partager ces émotions, ou le cas échéant, me savoir entourée de personnes dans la même quête, la même disposition, la même sensibilité décuplerai, j’en suis certaine, ces sentiments qui m’emplissent déjà.
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